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0)DOSSIER: "L'humanité prévoyante"

Publié par jo

0)DOSSIER: "L'humanité prévoyante"

Mme Pompidor, Camille Astivill, louis Ortaffa (au micro le président de l'époque successeur de M. Blanquier) M. Tulsa.

C’est dans la période des années 1826-1852 que se creuse le berceau de la mutualité dans les P.O. Tout d’abord essentiellement citadin. On y comptait alors une quarantaine de sociétés de secours mutuels, à dominante corporatiste, regroupant les secteurs d’activité de l’artisanat et l’agriculture.
L’artisanat d’alors y était composé de cordonniers, menuisiers, maçons et vanniers. Dans l’agriculture, ils étaient cultivateurs, brassiers*, jardiniers, horticulteurs. Tous s’assemblent pour se porter secours et aide mutuelle.
La toute première société de secours mutuels apparaît en 1826 à Perpignan. Elle unit dans la solidarité les ouvriers cordonniers de la ville. Cependant lorsque le mouvement s’étendra en milieu rural, on assistera à des regroupements à caractère interprofessionnel.

Or, en 1849 et 1850, un grand nombre de sociétés de secours mutuels sont décrites comme des foyers d’agitation politique et révolutionnaire ; elles seront interdites puis dissoutes et, lors du coup d’état napoléonien, en Roussillon, 692 individus furent condamnés à des peines allant de la déportation à Cayenne à la surveillance policière. Quelques figures emblématiques de la défense mutualiste et républicaine seront envoyées au bagne. Globalement toutes les mutuelles créées entre 1836 et 1846 seront éliminées.

En 1852, Louis Napoléon Bonaparte instaure la mutualité impériale. En Roussillon s’organise alors une opposition farouche à la création de sociétés de secours mutuels dites « approuvées », dont les statuts sont proposés par le gouvernement et le président nommé par l’Empereur. Le département des Pyrénées-Orientales se distinguera par une forte opposition démocratique et la mutualité impériale y aura un développement réduit. De 1853 à 1870 se créeront seulement 51 mutuelles. La loi du 27 octobre 1870 y libérera le mouvement mutualiste car elle donnait aux membres des sociétés le droit d’élire leur président. Dans les plus petits villages des confins du département jusqu’à la frontière espagnole, la mutualité essaime alors d’une ampleur jusqu’ici inconnue. En 1888, à Perpignan, sera même créée une première mutuelle espagnole dont les effectifs passeront de 4 à 25 % dans les années 1920.

En cette fin de XIXème siècle, la charte de la mutualité permettra aux sociétés mutualistes de se constituer en unions, elles-mêmes autorisées à créer des caisses autonomes et des œuvres annexes, telles les pharmacies mutualistes de l’époque. Cette loi permet aussi aux mutuelles de fonder des caisses de retraite ou de chômage, d’organiser des cours professionnels et des offices de placement. C’est ainsi que naîtra dans le département l’union « La Roussillonnaise » en janvier 1901. Elle réunit alors 74 sociétés locales et un effectif de 14.000 membres. Eugène Pams en assura la présidence jusqu’à sa mort en 1932.

A la veille de la première guerre mondiale, l’Union est la plus importante structure de prévoyance sociale du département. Dans les années 1923-30 où s’élaborent les assurances sociales obligatoires, et sous l’effet d’effectifs largement renforcés, la Roussillonnaise se dote d’un outil capable d’assurer les soins chirurgicaux de ses membres, y compris les frais d’hospitalisation et les indemnités journalières longue maladie, « la caisse chirurgicale et de réassurance ». Elle institue dans le même temps sa caisse autonome mutualiste de retraites.

Puis, la sécurité sociale de 1945 succédant aux caisses d’assurances sociales obligatoires fondées en 1930, la mutualité se lance dans le développement d’œuvres sociales. C’est ainsi, qu’en 1951, à Perpignan, les 25 premières chambres de la toute nouvelle clinique chirurgicale sont prêtes à accueillir les premiers patients. En 1953, elle sera équipée de « l’un des centres de radiologie les plus modernes de la région » et l’étape suivante fut de la doter d’une maternité « ultra-moderne ». La concurrence féroce du secteur privé conduira à la fermeture de la maternité mutualiste en 1976. Cette situation rendra possible la rénovation et l’amélioration du plateau technique de la clinique, devenue essentiellement chirurgicale avant la fin des années 1980.

Les évolutions nécessaires au mouvement entraîneront une séparation des activités mutualistes et c’est ainsi que depuis 1998 « La Roussillonnaise » prend en charge les œuvres mutualistes du département tandis que l’union départementale affirme son rôle fédérateur des projets de solidarité, de prévoyance, d’entraide et de prévention de l’ensemble de ses forces, sous l’appellation « Mutualité Française Pyrénées-Orientales » depuis 2000.

* brassier signifie ouvrier journalier travaillant à la force

http://www.musee.mutualite.fr/musee/musee-mutualite.nsf/windex

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