0)DOSSIER: La pedrera 1925.

Si cette photographie rarissime offerte par Mme et M. Guisset vous a fait plaisir, pensez à partager les vôtres en me joignant ici: jo-mateix@orange.fr ou 09 61 33 69 19.

"gare à la mine !"

L'enfant qui le midi, montait le sentier qui mène à la padrera portant el sarro à son père entendait cet avertissement lancé à travers le porte-voix devait s'abriter promptement pour éviter les projections dues à l'explosion qui détachait des morceaux de grés de la montagne.

Ce grés, une quinzaine de travailleurs venant de partout surtout du Portugal l'extrayaient sous les ordres du contremaitre Guisset, de la carrière de M. Badouix.

Auparavant la carrière se trouvait derrière la montagne pas loin du molas, elle fut abandonnée au profit de cette dernière.

Nous sommes aux alentours de 1925. Pour extraire les plaques de grés de la montagne on perce à coups de barre à mine et marteau, des trous à distances régulières ​sur une ligne horizontale.

On place des coins de bois puis plus tard de fer, dans les trous sur lesquels on tape en enfilade un coup à chaque fois jusqu'à ce que la pierre craque et se fende en plaque de l'épaisseur voulue.

Ces plaques seront taillées par les piqua padrers: en cercle pour les mullières, les meules du moulin à talc de M. Bonnet par exemple (maintenant maison des jeunes) moulin à huile ou blé.

en carré pour servir de plaques d'égout, regards de puits, tampons de caveaux et surtout...

de pavés, d'abord dégrossis à la masse ou massette biseautée puis affinés par le tailleur à la massette et burin.

un ouvrier avec sa brouette est chargé d'évacuer les gravats

tandis qu' une charrette servira à transporter l'ouvrage terminé jusqu'aux wagonnets en attente de descendre par la tyrolienne jusqu'au bord de la route pas loin de la rasclose. On distingue sur la cerisaie de Paillissé les restes du bloc de réception des wagonnets qui venaient se décharger dans la trémie où les pavés restaient en attente de véhicules de livraison.

A moins que, comme fréquemment par grand vent, le chariot ne bascule en plein ciel et vide son chargement dans le correc en contre-bas.

Nombre de maisons del Naret ont eu le privilège, il y a quelques décennies maintenant, de récupérer des pavés abandonnés en nombre pour en paver une cour ou une entrée....

Dans le vieux cimetière on peut retrouver des tampons et dalles de tombes réalisés là-haut dans ce grés facilement reconnaissable.

Au fond du stade des échards avant de prendre la descente vers le tech, une table résiste au temps. Son plateau aussi fut taillé à la Padrera.

En montant vers les chartreuses et en prenant le pont à droite on arrive à un cul de sac fermé par une barrière qu'on peut franchir, la montagne étant clôturée de toute part par "la chèvrerie du Boulou". Les plus courageux gravissant la montagne arriveront au sommet de la padrera en passant par le premier site d'extraction, abandonné au profit de celle que nous apercevons du village et où subsistent une dalle (funéraire?) et deux "moullères" des meules encore fixées à la roche (peut-être à cause d'un défaut)

vestiges de la tyrolienne, de l'abri encore visible, plus loin les restes de la forge pour réparer les outils.

Bonjour Connait-on la date de fermeture de la carrière? Merci pour ces photos, cette carrière abandonnée m'a toujours intrigué. Cordialement.

Franck ROSSELL

Il semble que la carrière ait fermé sous l'occupation entre 1943 1945 après l'accident qui a coutè la vie à M. Masgrau.